Dans un contexte où la fragilité de notre territoire impose une interdiction stricte de l'enfouissement des déchets aux Îles, et considérant la pression économique actuellement vécue par les entreprises du territoire, la gestion responsable des matières résiduelles s’avère cruciale.
Même avec un tri à 3 voies bien établi, les conséquences environnementales et économiques liées au transport et au traitement sont de plus en plus préoccupantes. Soulevons que le transport des matières recyclables jusqu’au centre de tri de Victoriaville à plus de 1200 km de l’archipel et l’exportation des déchets ultimes jusqu’au site d’enfouissement technique de St-Rosaire génèrent d’importantes quantités de gaz à effet de serre, des enjeux de lixiviation et engendre des pressions économiques importantes sur les entreprises. En effet, en plus des impacts environnementaux, la taxation à l’enfouissement et la hausse des coûts de l’essence sont des facteurs qui vont continuer à faire augmenter le coût de traitement, tant pour les déchets que pour les matières recyclables. Même avec un tri parfait, l’heure est à la réduction, au réemploi et à la valorisation, 3 approches plus que rentables pour les organisations. C'est dans ce contexte que le Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes (CERMIM) offre depuis 10 ans un accompagnement personnalisé aux entreprises pour optimiser leur gestion des déchets.
OÙ PEUT-ON TROUVER DE L'AIDE ?
Aide technique
Le CERMIM propose une approche qualitative et quantitative pour évaluer les matières résiduelles générées par chaque entreprise. Grâce à cette analyse approfondie, des recommandations sur mesure sont formulées pour augmenter la performance environnementale et détourner un pourcentage significatif de matières de l'enfouissement. À l’abri de la Tempête, l’accompagnement en gestion intégrée des matières résiduelles, soutenu par le fonds Virage vert de la SADC, a permis d’évaluer le potentiel de détournement des matières ultimes de l’enfouissement à plus de 75%. Selon Jean-François Landry, responsable de l’entretien mécanique à l’Abri de la Tempête, la démarche a été payante: « la formation et la sensibilisation à la gestion des matières résiduelles données par le CERMIM aux employés permanents et saisonniers et la création de pictogrammes a considérablement amélioré la qualité du tri ». L’entreprise a pu couper toutes les collectes supplémentaires seulement en triant correctement, avant même de travailler la réduction à la source, ce qui représente une économie de 1000$ annuellement.
Aides financières
L'accompagnement offert par le CERMIM, est reconnu par le Fonds virage vert de la SADC et le Fonds Écoleader, ce qui constitue une opportunité pour les entreprises de concilier rentabilité et responsabilité environnementale. L’objectif du programme de subvention virage vert de la SADC est de stimuler concrètement le virage vert de l’écosystème régional du Québec et particulièrement des entreprises, en misant sur leurs forces, expertises ou potentiels en développement durable.
C’est donc l’occasion de revoir sa gestion au-delà du tri en optimisant la collecte, en misant sur la réduction, le réemploi, voir même tenter la valorisation au sein de l’entreprise. Saviez-vous que certaines entreprises des îles travaillent déjà en économie circulaire en valorisant leurs propres matières résiduelles? Continuer de nous lire et vous en apprendrez assurément sur le pouvoir d’action écologique et responsable des entreprises des Îles et d’ailleurs.
Par Sophie Yanakis, Conseillère en pratiques d’affaires écoresponsables et chargée de projet, CERMIM
Collaboration Mayka Thibodeau, CERMIM et Daniel Gaudet, SADC
En apprendre plus sur le CERMIM : www.cermim.ca
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